Le Cyprès toujours vert est une cupressacée. Les plantes les plus proches de lui en aromathérapie sont les Thuyas et les Genévriers. Il est, comme eux, un conifère d'une classe qui sait retenir ses feuilles auprès de lui.

En bon conifère, il fait de jolis cônes. Des cônes bien étranges, avec des facettes qui s'accollent les unes aux autres. Elles s'ouvrent en se recroquevillant sur elles-mêmes et sentent bon le conifère. Au centre de chaque facette, une petite protubérance qui est plus une bosse qu'une épine, plus une boursouflure que quoi que ce soit d'agressif.

On dirait la poignée qui permet d'ouvrir la porte pour aller chercher la graine, pourtant bien tapie et bien décidée à ne sortir que lorsqu'une franche dessication et une bonne chaleur lui permettront de prendre son temps à sortir d'un arbre pour lequel elle prendra son temps pour germer et ensuite prendra son temps pour pousser doucement.

Ses feuilles sont en appliques. Elles restent près du rameau, imperturbables. Elles confèrent à ce conifère une dose de docilité supplémentaire. Rien qui ne pique, mais rien qui ne s'offre.

Aux hommes, il offre sa silhouette, son bois et sa feuille. Aux dieux, il offre son élan. Verticalement vertical, il vertigine sans noeuds du haut d'un sommet vertigineux vers les dieux. Vers eux il pointe. Il pointe le bout de ses rameaux avec lesquels il signe dans le ciel le nom de la terre.

Et rien ne le distrait. Même le vent auquel il offre peu d'emprise. L'emprise sur lui n'existe pas. Il faut savoir l'approcher. Et pour en profiter, rien ne sert de s'en ombrager, mais plutôt de le distiller. Et là seulement, il s'offre aux hommes. D'effluve en essence, il transporte avec lui l'homme fait de sens vers les cieux qu'il pointe d'une flèche dardante.